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Groupe Dephy Ferme Élevag'& Sol

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Les rendez-vous des couverts végétaux en semis direct !

Le groupe DEPHY FERME ELEVAG’& SOL, animé par la Chambre interdépartementale d’agriculture 17-79, en partenariat avec la FDCUMA, la SPL des eaux du Cébron et Pasquier Vgt’al, a mis en place un essai d’un couvert relai chez Patrice et Alain Branchu - GAEC LES BERTIERES. La visite de l’essai s’est déroulée le 9 mars 2023 à Châtillon sur Thouet dans le cadre des rendez-vous des couverts végétaux.

Ce rendez-vous des couverts végétaux s’inscrit dans le cadre du contrat territorial du programme Re-Sources du bassin versant du Cébron ; un programme d’action local visant à reconquérir et préserver la qualité de l’eau.

Lors de la visite d’essai, une trentaine d’étudiants en BTS du lycée agricole des Sicaudières et une vingtaine de lycéens de la MFR La Grange étaient présents pour échanger avec les partenaires et les agriculteurs du groupe sur 3 ateliers : couverts végétaux, fosse pédologique, semis direct et techniques de destruction.

Le couvert relai

Un couvert relai est un couvert composé d’espèces d’été et d’hiver semées en même temps et si possible au plus près de la moisson.

Le couvert relai a été semé autour du 20 août 2022 en semis direct, entre de l’orge d’hiver et un maïs. Un semis de féverole a eu lieu fin septembre 2022 sur une partie de la parcelle (80kg/ha).

Le couvert s’est bien développé dans l’ensemble, avec une présence plus importante de la vesce velue et du radis fourrager. La biomasse moyenne de ce couvert est de 1.6 T MS/ha pour une quantité d’azote piégée de 55kg/ha (pesées de biomasses début décembre 2022 et données provenant du logiciel MERCI).

Espèces semées du couvert relai

Couvert d’été – Vesce commune printemps serva + Radis fourrager litinia + Phacélie (10kg/ha) ; Tournesol (5kg/ha)

Couvert d’hiver – Vesce velue nickel (16kg/ha) ; Seigle fourrager protector (50kg/ha)

 

La fosse pédologique

Le type de sol correspond à un sol assez évolué sur granite très altéré. La texture de surface est sableuse avec 15 % d'éléments grossiers (gros sable, quartz, granite altéré), avec moins de 10 % d'argile. Cette texture est très homogène sur tout le profil.  C'est un sol très filtrant, sans obstacle à l'enracinement (absence de pierre, de zone tassée, de zone hydromorphe). La réserve utile est estimée à 70 mm sur 90 cm de sol. De par le faible taux d'argile, la CEC est limitée à 7 - 8 méq / 100 g, avec un pH de 6.5. Ce type de sol nécessite un entretien calcique régulier. Ce type de sol se réchauffe assez vite au printemps, minéralise bien les matières organiques (sol aéré, bien structuré). Par contre, il peut être très séchant en été.

La destruction des couverts végétaux

La phase de destruction des couverts végétaux est importante, mais pas toujours simple à réussir. Un couvert bien développé sera souvent plus facile à détruire. Définir la période de destruction en fonction de l'objectif du couvert, de son développement en biomasse, de sa maturité, tout en respectant la réglementation en zones vulnérables.

Le choix du mode de destruction dépend des espèces présentes, de la période et des conditions d'intervention. Certaines espèces sont gélives, mais parfois à des températures atteignant les - 10 °C.

N'étant pas dans une région où nous pouvons compter sur des températures négatives suffisantes tous les ans, il faudra donc choisir la ou les techniques correspondantes à nos attentes en fonction des matériels à disposition. La réussite de la destruction dépendra du volume de biomasse et des espèces présentes. Les équipements sont multiples, certains sont des matériels courants, d'autres plus spécifiques : notons le roulage sur gel, l'utilisation d'un rouleau à lames ou FACA pour laisser si besoin un paillage de surface, le broyage, le scalpage, le déchaumage et enfin l'enfouissement par un labour. Selon les conditions, le cumul de deux actions sera nécessaire comme par exemple le broyage + le déchaumage ou le labour. Le temps passé à l'hectare, la consommation et le coût global de la destruction dépendra du choix technique. En résumé, le coût peut aller de 20 €/ha à plus de 90 €/ha, selon la technique choisie et la culture à mettre en place ensuite.

Le choix du mélange

« Pasquier VGTAL, négoce agricole basé à Secondigny, a eu le plaisir de participer à ce rendez-vous des couverts végétaux, via deux de ses techniciens Alexis Deligné et Victor Guignard. Il donne suite à notre accompagnement sur la fourniture de semences de couverts par le biais d’un mélange à la carte. Celui-ci répond à la demande des agriculteurs, grâce un outil que nous disposons au sein de notre réseau national Impaact. C’est dans ce sens que nous pouvons nous inscrire avec eux dans une démarche d’agriculture de conservation et de préservation de la qualité de l’eau sur les différents bassins versants de notre secteur. D’autre part, l’échange réalisé avec les étudiants présents a été très constructif. Il est d’une importance primordiale pour notre entreprise de garder une relation durable avec les futurs intervenants du monde agricole. »

Le bassin versant du Cébron

Laretenue d’eau du Cébron produit près de 60% des besoins de la zone Gâtine-Bocage en eau potable. Son bassin versant se caractérise par des sols à dominante sableuse sur des roches imperméables acides qui facilitent les transferts par érosion diffuse. Les apports d’intrants sont susceptibles de rejoindre le réseau d’eau de surface s’ils ne sont pas valorisés par les cultures.

Les couverts végétaux constituent un levier essentiel pour faire rempart aux transferts d’éléments minéraux et de matières organiques vers les eaux brutes de la retenue. Pour gagner en technicité, des essais sur les couverts végétaux sont renouvelés chaque années avec le groupe Dephy Ferme Elevag’& Sol.

Maëva Nauleau, Chambre d’agriculture 17-79